Régimes et perte de poids

On ne le sait que trop bien : les régimes ne fonctionnent pas sur le long terme. Le rapport de l’ANSES en 20101 conclut qu’une reprise de poids a lieu dans 80% des cas durant la première année (le pourcentage augmente les années qui suivent). Contrairement à ce que l’industrie des régimes souhaite vous faire croire : ce n’est pas de votre faute !

 

Pourquoi reprend-on du poids après un régime ?

Les régimes reposent sur le principe mathématique d’un équilibre entre les apports et les dépenses énergétiques : si je mange moins et que je dépense plus, je force mon corps à puiser dans les réserves et je maigris. Si la logique n’est pas erronée, elle est simpliste et incomplète et ne permet pas de rendre compte de la réalité. Les régimes impliquent, certes, un déséquilibre de la balance énergétique, mais surtout un déséquilibre de l’ensemble de l’organisme. Différents mécanismes permettent de rendre compte de la reprise pondérale après un régime :

L’adaptation métabolique : suite à un régime, l’organisme diminue son métabolisme (et donc ses dépenses) afin d’avoir moins recours à ses réserves. En d’autres termes, il apprend à répondre à la restriction en fonctionnant avec mois d’énergie. Et cette diminution du métabolisme perdure même longtemps après un régime.

La régulation hormonale : suite à un régime on constate une augmentation de la ghréline (hormone de la faim) et une diminution de la leptine (hormone de la satiété). En conséquence vous avez plus faim et êtes moins rapidement à satiété. On remarque également une diminution de la T3 (hormone thyroïdienne) permettant, au moins en partie, d’expliquer la diminution du métabolisme de base.

L’activité physique : après un régime on observe une augmentation de l’efficience musculaire. C’est-à-dire que pour un même mouvement, le corps dépense moins d’énergie qu’avant. De plus, on constate une diminution des petits mouvements involontaires au cours de la journée ce qui entraîne également une diminution des dépenses.

 

Les conséquences psychologiques

Les régimes atteignent l’image corporelle et l’estime de soi. Les conséquences psychologiques sont bien souvent sous estimées chez les personnes qui entreprennent des régimes et font pourtant partie intégrante du problème

Le syndrome de restriction cognitive se caractérise par le fait qu’un individu souhaitant perdre du poids, cesse de sélectionner sa nourriture en fonction de ses besoins et de ses envies, mais en fonction de ce qu’il sait (ou croit savoir !) des propriétés diététiques des aliments (« je ne devrais pas manger ces frites car cela va me faire grossir », « j’ai mangé un burger ce midi donc ce soir ce sera salade », « j’ai mangé une part de gâteau donc demain ce sera cardio à fond à la salle »…). Il va privilégier les informations extérieures au détriment de ses propres sensations alimentaires, facteur aggravant de reprise de poids. La personne va alors souvent alterner phases de restriction, de frustration de culpabilité et de compulsions…

Ces conséquences sont un facteur aggravant voire déclenchant des TCA. Le risque est notamment majeur chez les enfants et les adolescents.


(Le Barzic, 2004)

En résumé, lors un régime, le corps vise à l’équilibre et résiste à la perte de poids en s’économisant et en envoyant des signaux intenses liés à son besoin en énergie.

Ce n’est pas une question de volonté !

 

 

« Les régimes sont probablement l’un des facteurs de l’épidémie d’obésité »
K. H. Pietiläinen « Does dieting make you fat »

 

 

1 : ANSES (2010). Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement. Rapport d’expertise collective

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